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LES STRATAGÈMES. LIV. III.

aussitôt sur les gardes et les égorgèrent ; ensuite ils brisèrent la porte, et introduisirent Annibal avec ses troupes, qui firent main basse sur tous les Romains, à l’exception de ceux qui s’étaient réfugiés dans la citadelle.

7. Lysimaque, roi de Macédoine, faisait le siége d’Éphèse, et cette ville était secourue par Mandron, chef de pirates. Comme celui-ci amenait souvent au port ses vaisseaux chargés de butin, Lysimaque parvint à le gagner, et envoya avec lui les plus braves de ses soldats, que le pirate fit entrer dans Éphèse les mains liées, comme des prisonniers. Quelque temps après, ces mêmes hommes prirent des armes dans la citadelle, et livrèrent la ville à leur roi.


IV. Des moyens de réduire l’ennemi par famine.

1. Fabius Maximus, ayant ravagé le territoire de Capoue, et voulant ôter à cette ville tout espoir de soutenir un siége, se retira au moment des semailles, afin de laisser les habitants répandre dans leurs champs le blé qui leur restait ; puis il revint sur ses pas, fit fouler aux pieds les semences, qui déjà étaient en herbe, et la famine le rendit maître du pays.

2. Antigone en fit autant aux Athéniens.

3. Denys voulant, après s’être emparé de plusieurs villes, attaquer celle de Rhegium, qui avait une garnison nombreuse, feignit de vouloir maintenir la paix avec elle, et lui demanda des vivres pour son armée. Aussitôt qu’il en eut obtenu, et qu’il eut ainsi épuisé les greniers des habitants, il profita de leur disette pour les attaquer, et la ville tomba en son pouvoir.

4. On dit qu’il agit de même à l’égard des Athéniens.

5. Alexandre, ayant le projet d’assiéger Leucadie, où

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