Page:Frontin - Les Stratagèmes - Aqueducs de la ville de Rome, trad Bailly, 1848.djvu/209

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
207
LES STRATAGÈMES. LIV. III.

l’ennemi ; puis ils apostèrent derrière les murs les plus éloignés du port, quelques hommes auxquels ils avaient donné l’ordre de simuler une rixe avec d’autres gens qu’ils faisaient débarquer sans armes. Les habitants de Sicyone étant accourus pour apaiser cette querelle, les vaisseaux thébains prirent le port resté sans défense, ainsi que la ville.

11. Timarque, général étolien, ayant tué Charmade, lieutenant du roi Ptolémée, se couvrit du manteau et du bonnet macédonien de ce chef. À l’aide de ce déguisement, il fut reçu pour Charmade dans le port de Samos, dont il se rendit maître.


III. Avoir des intelligences dans la place.

1. Le consul Papirius Cursor, faisant le siége de Tarente, que défendait Milon avec une garnison d’Épirotes, promit à ce chef la vie sauve, pour lui et pour ses compatriotes, s’il lui facilitait la prise de la ville. Séduit par cette offre, Milon se fit envoyer en mission par les Tarentins vers le consul ; d’après les promesses qu’il rapporta, scellées par un traité, les habitants s’abandonnèrent à une trop confiante sécurité, et la ville, dès lors mal gardée, fut livrée à Papirius Cursor.

2. Au siége de Syracuse, M. Marcellus, ayant gagné un certain Sosistrate, apprit de lui que la garde serait moins vigilante que de coutume pendant un jour de fête, où Épicyde devait faire au peuple des largesses de vin et de bonne chère. Ayant donc épié ce moment de plaisir et, par conséquent, de négligence, Marcellus franchit les remparts, égorgea les sentinelles, et ouvrit à l’armée romaine cette ville illustrée par d’éclatantes victoires.

3. Tarquin le Superbe, ne pouvant se rendre maître