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LES STRATAGÈMES. LIV. II.

nemi qui pensa qu’une nouvelle flotte arrivait au secours d’Alcibiade.

46. Memnon de Rhodes, ayant une flotte de deux cents vaisseaux, et voulant attirer l’ennemi au combat, ordonna à ses soldats de ne dresser les mâts que d’un petit nombre de navires, qu’il fit avancer les premiers. Les ennemis, jugeant de loin du nombre des vaisseaux par celui des mâts, acceptèrent le combat, et furent enveloppés et vaincus par une flotte plus nombreuse que la leur.

47. Timothée, général athénien, étant près d’en venir aux mains avec les Lacédémoniens, dont la flotte, rangée en bataille, s’avançait contre lui, envoya en avant vingt de ses plus légers vaisseaux, pour harceler l’ennemi par toutes sortes de ruses et de manœuvres ; et, aussitôt qu’il s’aperçut que les mouvements de l’ennemi se ralentissaient, il aborda et défit aisément cette flotte déjà fatiguée.


VI. Laisser fuir l’ennemi, de peur que, se voyant enfermé, il ne rétablisse le combat par désespoir.

1. Les Gaulois manquant de barques pour franchir le Tibre, après la bataille gagnée sur eux par Camille, le sénat voulut qu’on leur facilitât le passage, et qu’on leur donnât même des vivres. Plus tard, lorsque des troupes de cette nation s’enfuirent en traversant le Pomptinum, on leur laissa libre un chemin qu’on appelle encore la route des Gaulois.

2 L. Marcius, chevalier romain, à qui l’armée déféra le commandement après la mort des deux Scipions, voyant les Carthaginois, qu’il tenait enfermés, combattre avec plus d’acharnement, pour vendre chèrement