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LES STRATAGÈMES. LIV. II.

paient deux côtés opposés d’une plaine, et chacun de ces chefs avait grand intérêt à s’emparer de hauteurs voisines dont l’accès était défendu par des rochers escarpés. César mit ses troupes en marche comme pour opérer une retraite sur Ilerda, ce que le manque de vivres pouvait faire supposer ; puis, après un court chemin, il fit un léger détour, et se dirigea brusquement vers les hauteurs afin de s’en rendre maître. À cette vue, les troupes d’Afranius, aussi en peine que si leur camp eût été pris, coururent en désordre vers ces mêmes montagnes. César, qui avait prévu ce mouvement, profita de leur confusion pour les attaquer de front avec de l’infanterie qu’il avait envoyée en avant, tandis que sa cavalerie les chargeait par derrière.

39. Antoine, informé de l’approche du consul Pansa, lui dressa une embuscade dans les bois qui bordent la voie Émilienne, près de Forum Gallorum, le surprit ainsi avec son armée, et le mit en déroute. Le consul lui-même reçut une blessure dont il mourut peu de jours après.

40. En Afrique, pendant la guerre civile, le roi Juba causa une fausse joie à Curion par une retraite simulée. Celui-ci, séduit par l’espoir de vaincre, se mit à la poursuite de Sabura, lieutenant du roi, qui semblait fuir devant lui, et s’avança dans une plaine où, enveloppé par la cavalerie numide, il périt avec toute son armée.

41. Mélanthe, général athénien, provoqué à un combat singulier par Xanthus, roi de Béotie, contre lequel il soutenait la guerre, se rendit sur le champ de bataille, et quand il fut tout près de son ennemi : « Xanthus, lui dit-il, tu agis contre la justice et contre nos conventions : je suis seul, et tu amènes un second. »

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