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LES STRATAGÈMES. LIV. II.

s’avancèrent, semblables à des furies, agitant des torches et des serpents, et épouvantèrent l’armée romaine.

19. Les Véiens et les Fidénates eurent le même succès, en s’armant de torches enflammées.

20. Athéas, roi des Scythes, combattant l’armée des Triballiens, qui était plus nombreuse que la sienne, ordonna aux femmes, aux enfants, et à tous ceux qui étaient peu propres au combat, d’aller, avec des troupeaux d’ânes et de bœufs, derrière l’armée ennemie, et de se montrer lances dressées ; puis il répandit le bruit que c’étaient des renforts venus des extrémités de la Scythie. L’ennemi le crut, et prit la fuite.


V. Des embûches.

1. Romulus s’étant approché des murs de Fidènes, après avoir embusqué une partie de ses troupes, simula une retraite, et attira ainsi à sa poursuite les Fidénates jusqu’au lieu où étaient cachés les siens. Ceux-ci, voyant leurs ennemis en désordre et sans méfiance, fondirent sur eux de toutes parts, et les taillèrent en pièces.

2. Le consul Q. Fabius Maximus, envoyé au secours des Sutriens contre les Étrusques, attira sur lui toutes les forces de l’ennemi, et bientôt, feignant d’avoir peur et de prendre la fuite, il gagna des hauteurs, d’où il retomba sur les Étrusques, qui montaient pêle-mêle derrière lui ; et non-seulement il fut vainqueur, mais encore il s’empara de leur camp.

3. Sempronius Gracchus, ayant à combattre les Celtibériens, feignit de les redouter, et se tint dans son camp. Il fit ensuite sortir ses troupes légères, qui, après