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LES STRATAGÈMES. LIV. II.

nière qu’on pût les prendre pour de la cavalerie. Cette troupe, qui avait l’ordre de descendre dans la plaine derrière l’ennemi, aussitôt qu’elle verrait commencer le combat, inspira une telle frayeur aux Teutons par son apparition soudaine, que ces ennemis si redoutables prirent la fuite.

7. Dans la guerre des fugitifs, Licinius Crassus, au moment de ranger son armée en bataille, près de Calamarque, contre Castus et Gannicus, généraux des Gaulois, fit passer de l’autre côté d’une montagne ses lieutenants C. Pomptinius et Q. Marcius Rufus, avec douze cohortes. Quand le combat fut engagé, ces troupes descendirent derrière l’armée ennemie, en poussant de grands cris, et y jetèrent un tel désordre, qu’elle prit la fuite sur tous les points, sans pouvoir se reformer.

8. M. Marcellus, craignant que l’on ne jugeât par les cris des soldats qu’ils étaient en petit nombre, ordonna aux valets de troupes, aux esclaves, et aux gens de toute espèce qui le suivaient, de crier en même temps. Cette apparence d’une grande armée épouvanta l’ennemi.

9. Valerius Lévinus, ayant tué un simple soldat dans un combat qu’il livrait à Pyrrhus, leva son épée ensanglantée, et fit croire aux deux armées qu’il avait tué le roi. Aussitôt les ennemis, persuadés qu’ils avaient perdu leur chef, et consternés par cette imposture, rentrèrent avec effroi dans leur camp.

10. Dans un combat contre C. Marius, en Numidie, Jugurtha, qui avait appris la langue latine en séjournant dans les camps romains, courut devant sa première ligne, et cria en latin qu’il venait de tuer C. Marius, ce qui fit prendre la fuite à un grand nombre des nôtres.

11. Myronide, général athénien, ayant livré bataille