Page:Frontin - Les Stratagèmes - Aqueducs de la ville de Rome, trad Bailly, 1848.djvu/101

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
99
LES STRATAGÈMES. LIV. II.

deur : il fit retirer ses troupes, et conseilla à Pompée d’en faire autant.

4. Le consul Postumius avait, en Sicile, son camp à trois milles de celui des Carthaginois, et chaque jour les généraux ennemis se présentaient avec leur armée jusque sous ses retranchements, dont il leur défendait l’approche en ne leur opposant jamais que de faibles détachements. Déjà cette habitude excitait le mépris des Carthaginois, lorsque Postumius, retenant au camp ses troupes reposées et prêtes à combattre, soutint comme auparavant, avec un petit nombre de soldats, l’incursion des ennemis, et les arrêta même plus longtemps qu’à l’ordinaire. Puis, au moment où ceux-ci, fatigués et pressés par la faim, commençaient à se retirer, vers la sixième heure, le consul, avec ses troupes fraîches, mit en déroute cette armée déjà épuisée, comme nous l’avons dit.

5. Iphicrate, général athénien, étant informé que les ennemis prenaient leur repas tous les jours à la même heure, ordonna à ses troupes d’avancer le leur, puis il les rangea en bataille. Il prit ainsi l’ennemi à jeun, et le tint en échec sans engager le combat, et sans lui permettre de se retirer. Enfin, au déclin du jour, il fit rentrer ses troupes, mais les retint sous les armes. Les ennemis, fatigués d’avoir été sur pied, et souffrant de la faim, coururent aussitôt prendre du repos et de la nourriture ; et, au moment où ils n’étaient plus sur leurs gardes, Iphicrate sortit de nouveau, et alla les surprendre dans leur camp.

6. Le même, faisant la guerre aux Lacédémoniens, avait depuis plusieurs jours son camp tout près du leur, et les deux armées allaient habituellement, à de certaines heures, chercher du fourrage et du bois. Il y envoya un jour les esclaves, ainsi que les valets d’armée,

7