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L’HOMME À L’HISPANO

qu’il était un Français comme vous… et qu’il ne savait pas voyager ? Quand je pense à notre conversation et que je vous vois ici… Vous êtes un blagueur, alors ?… Je suis étonné, car je n’aurais pas cru.

— Je ne suis pas un blagueur, articula Dewalter. Je pars vraiment pour le Sénégal.

Oswill sourit :

Tant mieux… parce que… je me rappelle… Vous m’aviez dit des choses très intéressantes et qui m’avaient… je peux dire… attaché… Alors, comme je ne suis jamais attaché, je trouverais ennuyeux que, pour une fois que je l’étais un peu, ce soit pour les chats ! Ah ! vous partez pour le Sénégal ?… C’est un drôle de chemin !

Il le regarda, le trouvant très chic. Il demanda :

— Et vous êtes toujours très pauvre ?

— Oui, dit Dewalter, et même un peu plus que quand je vous ai vu…

— Il y a huit jours, précisa Oswill flegmatiquement.


Un chauffeur entra, portant une impeccable livrée blanche. Il s’approcha de la table, ôta sa casquette et attendit. Oswill l’interrogea :

— Qu’est-ce que c’est ?

Le chauffeur désigna Dewalter :

— Je veux parler à mon patron, monsieur…

— Oh ! murmura Oswill, je suis vraiment très intéressé. Je vous dérange, peut-être ?