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L’HOMME À L’HISPANO

grandes autos souples prendre leur vol, Oswill revint.

Sa tête, rouge, était nette. Les joues luisaient Comme brossées au scrubbs. Sur la culotte bouffante, les bas voyants, rose et vert mélangés, le chandail épais et souple, il avait endossé un grand manteau de laine claire, bourrue et sèche à la fois, un manteau ample de Barclay. Autour du col, une grande écharpe jaune s’enroulait avec une lourde désinvolture. Le Dunhil au bec, avec ses cheveux collés, plats et blancs comme des ventres de soles, il avait l’air d’un lion de mer.

Il descendit. En bas, devant le perron de la villa, la torpédo frémissait. Il hésita une seconde. Il demanda :

— Madame est-elle dans la salle à manger ou chez elle ?

On lui répondit qu’elle était sortie. Une fumée plus épaisse jaillit de la Dunhil. Il prit le volant. Au démarrage, il dit :

— Préparez les malles pour un mois.

Et puis, sans précaution, comme une brute, il s’élança vers le golf, dans la direction de Saint-Jean-de-Luz. Les links de Biarritz lui semblaient aujourd’hui trop proches. Il avait besoin de vitesse.