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l’homme à l’hispano

M. le Notaire n’est pas trop fatigué ? demanda le garde.

— Non, non, dit-il… Je cherche M. Dewalter.

M. Dewalter vient de sortir dans le parc, répondit Nicolaï.

Montnormand faillit tomber ; il entendit mal le vieux serviteur qui continuait tranquillement :

— J’arrive du fumoir. Je l’ai vu s’éloigner…

Un cri d’Antoinette les fit retourner. Elle s’était approchée de la fenêtre ;

— Dans l’étang, balbutiait-elle… dans l’étang, quelqu’un vient de tomber.

D’un grand pas de sa jambe traînante, Nicolaï la rejoignit. Il gronda :

— Quelque braconnier !… quelque braconnier qui a passé sur le pont dont les planches sont pourries. Il n’en sortira pas, à cause des herbes. Il sera comme l’autre, qui y est tombé, il y a soixante ans… Il est fichu. Ce que c’est… ce que c’est, tout de même, que d’aller chasser sur les terres des riches !…

Suivi d’Antoinette, il s’élança dehors. Montnormand essaya de les suivre. Mais il eut une défaillance et ses membres ne le portaient plus. Il resta seul au milieu des fortunes amoncelées des Coulevaï, agrafé de ses mains chétives au dossier d’un fauteuil, luttant de toutes ses forces pour ne pas rouler sur le tapis. Enfin, il se traîna vers la porte. Il y rencontra Oswill tel que tout