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l’homme à l’hispano

— Monsieur Oswill, dit-il… J’ai, dans ma poche, dans ma main, braqué sur vous, un revolver. Avant que vous ayez fait un pas, si je n’obtiens votre réponse, je vous brûle. Après la détonation, avant qu’on entre dans ce fumoir, je me tue.

— Je me moque de votre revolver, répondit Oswill sans broncher.

Mais, dans le vêtement, il voyait maintenant les formes de la main et de l’arme, et il savait que Dewalter ne mentait pas.

Et Georges dit :

— Vous avez tort.

— Ce n’est pas la question, coupa l’Anglais.

À son tour, il essaya de lire jusqu’au fond de ce cœur d’homme.


Pour la première fois il y réussit et il comprit que Dewalter le tuerait plutôt que de le laisser parler. Il n’eut pas peur. Mais il voulait ce qu’il voulait. Et ce qu’il voulait, c’était sa femme, sa femme dans sa maison. Il accepta le pacte.

— Je comprends très bien votre but, dit-il. Je vous donne ma parole d’honneur : allez-vous-en et je ne dirai rien.

— Rien, jamais ?

— Rien, jamais.

Dewalter respira profondément, délivré de la nécessité du meurtre et certain tout d’un coup qu’Oswill ne mentait pas. Il lui tourna le dos et