Page:Frondaie - L'Homme à l'Hispano - 1925.djvu/295

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
284
l’homme à l’hispano

que j’ignorais votre nom, — vous m’avez donné votre silence en garantie et votre parole de vous taire.

— Et alors ?

— Et alors vous savez ma vérité, mais vous n’avez pas le droit de la dire.

— Est-ce que vous vous moquez de moi ? demanda Oswill, soudain blême de colère.

Mais, d’un geste, Dewalter sembla négliger cette colère. Il fit un pas encore. Il était maintenant devant le visage même de l’ennemi et il ouvrait sur lui ses yeux pleins de fièvre. Il scanda :

— Il reste entendu, n’est-ce pas… entendu… que, moi disparu, jamais dans aucun cas, — je dis aucun, — vous ne ferez part à personne, — à personne au monde, — de ce que vous savez de moi ? Je disparais et vous vous taisez. Voilà le pacte.

Oswill, des pieds à la tête, fut secoué de rage. Il payait et encore on lui demandait une promesse ! Il gronda, hérissé :

— Et si je dis que je parlerai, vous resterez ? C’est du chantage. Je parlerai si je veux.

Dewalter n’avait pas fait un mouvement des bras. Il avait toujours les mains dans les poches du smoking. À l’espèce d’invective d’Oswill, il répondit d’abord par un sourire comme jusqu’ici il n’en avait pas eu, un sourire étonnant de combat. Son visage était net et dur. Et il parla sans hâte :