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l’homme à l’hispano

grande pièce aux richesses écrasantes et il sentait qu’Oswill réaliserait sa menace. Il avait peur et comprenait la nécessité d’épargner l’affront à Dowalter, Pourtant il eut la force de sourire avec mépris. Il demanda :

— Puisque vous avez tout ça… Pourquoi offrez-vous de l’argent ?

— Pour deux raisons, répondit Oswill. D’abord parce que — je le répète — j’ai peur qu’on le garde tout de même. Et puis parce que je me rappelle ce qu’il m’a dit un soir dans le train. J’ai pitié de lui. On n’est pas parfait.


Il était sincère. En dépit de sa fureur jalouse, il devinait les affres de son ennemi. Il jugeait maintenant. En Montnormand, il voyait un honnête homme. Et, bizarre, excessif, détraqué, méchant, il était tout de même un individu de bonne race. Il se sentait moins implacable. Il croyait toujours que Dewalter espérait rester, mais il admettait qu’au début, il n’avait pas été conduit par l’intérêt. Son mépris changeait de forme et de raison.


Le notaire vint plus près de lui ;

— Et si mon ami s’en va tout simplement ?

— Ne faisons pas de roman, dit Oswill.

— Faisons-en ! S’il part tout simplement, ruiné, lui, le pauvre… le démasquerez-vous ?

— Il ne partira pas.