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l’homme à l’hispano

Il avait repris brusquement une allure excentrique pour épouvanter le bonhomme.

Il dit :

— Antoinette, restez là, en sentinelle… Si quelqu’un vient, vous le dites… Ça vous embête de me servir, mais c’est comme ça.

Il souriait comme un singe. Elle s’assit, découragée. trop loin pour entendre, mais sous l’œil d’Oswill. Alors, il devint un personnage net et dur. Il mesura Montnormand du regard et, d’un geste impérieux, à son tour, il le fit asseoir.

Montnormand obéit. Il était à peine posé sur le bord du fauteuil, agité, frottant ses mains mouillées d’émotion et laissant clignoter ses yeux timides. Cependant, son cœur s’était affermi.

— Je ne suis pas étonné de vous trouver ici, dit Oswill. Je sais que vous avez prêté vingt mille francs à votre intéressant ami et j’ai appris aussi que vous aviez quitté votre petite étude et que vous veniez chez lady Oswill.

— Vous avez une police, monsieur ? demanda Montnormand.

— Je n’ai pas tout à fait une police, répondit l’Anglais, imperturbable. J’ai des mouchards. Il faut ce qu’il faut…

Il ajouta :

— Ne me regardez pas comme ça… Gardez votre mépris pour d’autres !

Il s’assit à son tour, et il y eut un temps. Il cria soudain :