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l’homme à l’hispano

Il la regardait. Dans la nuit, soudain déchirée, on entendit le cri, plusieurs fois répété, d’un train. Il demanda :

— Est-ce que c’est l’express de Paris, Nicolaï ?

Le vieux garde était maintenant dans une antichambre, mais Joséphine, occupée à délivrer Stéphane de ses bottes, devina le motif de la question :

— Le train de Paris est arrivé, monsieur, dit-elle. L’auto est revenue. Me Montnormand est dans sa chambre, en bas, — la chambre près du fumoir. Un valet s’occupe de lui. On lui a servi un encas qu’il a refusé, ayant dîné en gare de Puyo.

Dewalter réprima une espèce de frisson, comme si la présence de son ami marquait pour lui une heure décisive.

Il plaisanta :

— Pauvre Montnormand… Il doit avoir peur sous ces plafonds. J’y vais, chérie.

Elle le retint et lui dit qu’il le verrait tout à l’heure. Il lui demanda si elle était ennuyée de sa venue ?

— Non, répondit-elle avec indifférence. Si tu l’as mandé, c’est que tu avais à lui parler. Au moins, lui as-tu écrit de voir mon avocat ?

Il secoua la tête et s’excusa d’avoir oublié.

— Tu es à battre, cria-t-elle en le menaçant du doigt. Il faut secouer tous ces gens-là. J’en ai assez de m’appeler lady Oswill.

— Ce n’est pas le notaire que ça regarde, dit-il en souriant, c’est l’avoué.