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XXIII


Tandis qu’ainsi toute une région s’occupait d’elle, Stéphane, depuis le retour dans sa vieille maison, vivait une vie enchantée. Jamais elle n’avait demandé plus au destin. Là, toute sa race, dans les dernières générations, avait respiré, s’était renouvelée et, d’âge en âge, dissoute dans la paix sereine de la terre. Il lui semblait que ces arbres, à la fois robustes et solennels, n’étaient autre chose que des parents mystérieux. Elle les chérissait et, dans son amour pour Georges, elle lui rendait grâce d’avoir réveillé chez elle tant de sentiments obscurs et profonds Elle demeurait la femme la plus simple du monde, n’imaginant rien en dehors de ce qu’elle voyait, ne doutant jamais d’une parole de son ami, prodigue d’elle-même, belle dans sa chair et son esprit. Elle n’était pas de ces créatures compliquées, fatales, qu’on rencontre dans les romans