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l’homme à l’hispano

trait et il ne m’écoutait qu’imparfaitement. Je le crois un oisif. On le dit fort riche. C’est tant mieux pour lui. Autrement, il n’eût pas été bon à grand’chose.

— C’est un joli garçon, dit Mme de Jouvre, et je le trouve sympathique. J’étais à Paris il y a quinze jours. Je les ai aperçus tous les deux dans une loge de théâtre. Ils paraissaient enchantés l’un de l’autre. On m’a rapporté qu’il est orphelin, qu’il a rang de conseiller d’ambassade et qu’il partait chasser le lion quand il a rencontré Stéphane.

— S’il allait chasser le lion, c’est autre chose, s’exclama M. de Saint-Brémont en dévorant du chester qu’il arrosait d’un bon Sauternes. Ce n’est pas si bête. Le lion est un animal curieux et qui vaut vraiment le voyage. Et ce n’est pas un démocrate.

— En tout cas, chère madame Rareteyre, interrompit M. de Sola, je vous conseille, quoi qu’il arrive, de refuser votre main à Oswill. Sa femme sait ce qu’elle fait en le quittant. C’est à peu près un insensé. Hier, j’étais au bar basque. Il y est venu. Il roulait des yeux farouches et dévisageait les clients. Quelqu’un, un Portugais je crois, a dit en le voyant : « Voici un gentleman américain Oswill, sans commentaire, lui a jeté son verre de gin à la figure. Ce n’était pourtant pas insultant.

— Il faut croire que si, pour un Anglais, dit M. de Jouvre.