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III


Sir William Meredith Oswill, quand il s’éveillait, avait l’habitude d’ouvrir d’abord un œil et de ne plus le refermer. Il restait quelques minutes ainsi, sans ouvrir l’autre. Et, tout de suite, il avait l’air d’un animal féroce. Un chasseur, d’instinct, aurait murmuré : « Le beau coup de fusil ! »

Les magnifiques cheveux gris, lourds et rudes comme de vrais poils de bête et, tout le jour, lissés sur le crane en souple carapace d’argent, étaient emprisonnés dans un mouchoir de soie verte. Le corps de l’animal se mouvait à l’aise dans des pyjamas excentriques. Il en avait un jeu complet, cinquante-deux. Seuls en surgissaient les pieds et les mains, longs, minces, vraie signature de la vieille race. Sir William Meredith Oswill connaissait l’histoire détaillée de ses ancêtres depuis Guillaume le Conquérant.