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XXI


Le surlendemain, Georges Dewalter quitta Paris. Pour la troisième fois depuis deux mois, il passait par cette gare du Quai d’Orsay. Au premier départ, il avait cru s’en aller pour bien longtemps, pour des années et des années. Au second, il s’était rué dans le train qui emportait sa maîtresse. Aujourd’hui, il partait avec elle dans des apparences heureuses. Mais il savait qu’il ne reviendrait plus. Une décision qu’il avait prise le faisait certain d’un exil définitif. Il avait résolu de s’effacer de l’horizon comme ces brouillards que, tout d’un coup, le ciel absorbe et dont les formes fugitives ne se reconstruisent pas deux fois. Il avait compris qu’il ne pouvait plus, sans une honte insupportable, ne pas se dissoudre dans un autre milieu et qu’il fallait le faire sans tarder. Il lui restait à savoir comment il s’y prendrait pour disparaître ?