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L’HOMME À L’HISPANO

dont il ne devait plus se servir. Il loua pour un mois une voiture fermée et paya d’avance la quinzaine. Cela lui coûta deux mille francs. Il se fit conduire dans une agence de la rue Royale. On lui indiqua, dans les Champs-Élysées, un appartement meublé disponible. Il le visita. Cinq fenêtres ouvraient sur l’avenue et sur une voie transversale. Les locaux étaient vastes ; un tapissier expert les avait ornés avec goût pour un Américain épris des siècles passés. On avait, en entrant, l’impression d’une demeure somptueuse et l’Américain sous-louait, soudain lassé de Paris. Dewalter se rappela les richesses d’Oloron et celles de Biarritz. Ce qu’on lui proposait restait modeste en somme et tout juste digne de Stéphane. On lui demanda sept mille francs. Il les paya. L’Américain laissait en partant son domestique, un vieil homme habitué aux maîtres fugitifs. Le linge était fourni. On ne sentait pas la froideur des appartements de passage. L’employé de l’agence complimenta Dewalter et lui dit qu’il profitait d’une occasion. Il fit sur le champ l’inventaire avec le valet, tandis que le nouvel occupant s’ingéniait à donner aux choses un aspect familier. Il ordonna que des fleurs fussent apportées. On lui proposa une cuisinière fameuse, en service dans la maison. Il la prit et, comme il lui restait une heure avant de s’habiller, il descendit et acheta quelques objets qui lui parurent nécessaires. Il n’avait plus la notion