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L’HOMME À L’HISPANO

que la saison, ici, ne finit pas ? Chaque jour, on part. C’est l’époque.

Et, tranquille comme une Diane après la chasse, elle fit un pas vers la droite. Ainsi, elle se tenait à égale distance de son amant et du colonel de Saint-Brémond. Elle fit un gracieux sourire au vieux soldat et l’interrogea pour savoir si, lui aussi, il ne se préparait pas à quitter Biarritz.

Il répondit que ses fusils étaient déjà dans l’antichambre du château qu’il habitait à Ustaritz, entre Bayonne et Cambo, et qu’on l’attendait en Sologne.

Il se lança dans un éloge de cette région :

— On l’a merveilleusement assainie au siècle dernier, disait-il en roulant ses petits yeux pareils à des billes d’acier. Ah ! à cette époque, au moins, les ateliers nationaux avaient du bon…

— M. Dewalter possède une chasse dans ces environs, interrompit Stéphane en désignant Georges d’un geste léger. N’est-ce pas, monsieur Dewalter ?

Pris de court, il lui fallut quelques secondes pour se rappeler que le château en Sologne faisait partie de ses inventions. Mais le colonel, enchanté de la rencontre, se lançait de nouveau dans ses dithyrambes sur les joies saines de ce pays plat, et Georges n’eut qu’à l’écouter. Stéphane les avait laissés face à face. On la voyait maintenant auprès de la baronne de Joze, et