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L’HOMME À L’HISPANO

indépendance. À la prochaine réception, il vous faudra quitter votre coin.

Elle baissa davantage la voix et dit avec une malice gentille, profitant, pour le taquiner, de ses avantages de confidente :

— Quand on est admis, c’est le protocole dans tous les mondes. L’amant est comme la jeune fille de la maison. Il doit aider à servir le thé. Je suis sûr que vous le ferez très bien.

— La prochaine fois, dit Dewalter, je ne serai plus à Biarritz.

Elle le regarda, stupéfaite :

— Qu’est-ce que vous dites ?

Et, d’instinct, elle tourna les yeux vers Stéphane. Pourtant, elle savait bien qu’ils parlaient doucement et qu’ils étaient isolés. Leurs voisins eux-mêmes n’auraient pu, sans impolitesse, discerner leurs paroles. Mais la réponse de Dewalter lui semblait extraordinaire, après les confidences de son amie. Il lui parut invraisemblable que les mots de cette réponse n’aient pas été perçus par celle qu’ils intéressaient.

Dewalter s’était tu. Elle insista :

— Vous ne serez plus à Biarritz ? Et où donc serez-vous ?

Il mentit :

— Mais… à Paris.

— Comment, à Paris ? Qui vous appelle ? Êtes-vous dans les affaires ? Avez-vous une attache ?

Son amitié pour Stéphane lui donnait l’im-