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rent tôt à rire de leur costume et de leurs manières. Un des Sauvages, ennuyé et pour effrayer la gente écolière saisit un grand couteau qu’il tenait sur lui. Mal lui en prit : car les parents eurent vent de l’affaire. On sortit donc des maisons et on se mit à la poursuite des vendeurs. Ceux-ci voyant le danger et voulant y échapper grimpèrent dans des plaines d’où ils furent délogés avec des cailloux. Ils entrèrent ensuite chez un nommé Chabot et allèrent se cacher au grenier. Les gens les poursuivirent jusque là. En les apercevant les sauvages se jetèrent du second étage et prirent la route conduisant à la grève. Là on leur fit un très mauvais parti. Ils furent cruellement battus et maltraités. L’affaire eut même des échos en cour de justice et on en parle encore aujourd’hui. Les habitants de l’Abord-à-Plouffe ne sont pas pressés de recevoir des races aux goûts et coutumes étrangères : c’est là leur moindre défaut…… !

Nous avons parlé des anciens : parlons maintenant des reliques du passé. Les plus vieilles maisons de l’Abord-à-Plouffe sont celles de Louis Labelle, Pierriche Sauriol, Antoine Plouffe, Georges Lorrain, Janvier Plouffe, Théodore Patry et Martin Plouffe Ces maisons ont ceci de particulier que dans leur construction il n’est pas entré un seul clou. Les différentes pièces qui les composaient, étaient unies entre elles par des chevilles de bois. Toutes les planches qui sont entrées dans leur fabrication ont été sciées avec la scie en long. Monté sur un chevalet de 6 à 8 pieds le billot était mis en planches par deux hommes dont l’un était au bas et l’autre au haut… Ces deux hommes étaient probable-