taient des forts à bras, et deux frères s’il en fut. Habitués à manœuvrer la rame, tous les deux étaient aussi capables de donner une taloche. Le premier eut deux prêtres dans ses enfants : ils batailleront pour Dieu, la langue et la religion sur la plage américaine à Richmond ou aux alentours. Le second aimait passionnément les luttes politiques et prenait part à toutes les élections. Libéral ardent il rendait la position difficile et souvent intenable aux orateurs de l’autre parti. Sir P. Evariste LeBlanc qui fut député de Laval pendant 25 ans me disait : « Ce Martin Clermont m’a obligé de descendre de la tribune bien des fois ». Il fallait penser comme lui : autrement c’était la guerre. Les élections finies Martin redevenait l’ami intime de tous ses concitoyens. Et Marguerite Clermont leur sœur ! Quelle femme ! Un jour elle allait à travers champs accompagnée de sa nièce Onésime Clermont (Dame Ovide Sauriol). Sur leur chemin nos deux filles rencontrent un groupe de cageux. L’un d’eux s’écrit : « v’la la mienne » et embrasse la petite. Un second dit : « moé je prends l’autre »… Mais il avait fait un mauvais choix. Notre vigoureuse canadienne, bâtie en Hercule, saisit notre gaillard à la gorge et l’étendant sur la clôture de pierre, « ben embrasse-moi si t’es capable »… L’homme était tout bleui quand elle le lâcha…… Et les cageux rièrent bien fort de l’aventure.
Un événement qui fit beaucoup de bruit ce fut la « Bataille des Sauvages ». Des Indiens de Caughnaivaga étaient de passage à l’Abord-à-Plouffe pour y vendre des souvenirs qu’ils fabriquaient de leurs mains. Des jeunes gens se mi-