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Est-il possible de passer sous silence le nom de Charli Clermont ? C’était un original, un comique et un plein de plans. Il était partout et de toutes les réunions. Mais l’endroit où il se rendait de préférence pour y jouer ses tours c’était l’Hôtel Lemay. « Ben, m’a dire comme on dit : Ce Venant Lemay là c’est un bon yable et pis chez lui on se dégourdit. » Et Charli se payait souvent la tête de son homme d’ailleurs très bon et très généreux. Un jour Charli prend des rames au bout de la petite montée chez le Docteur F. X. Plouffe d’aujourd’hui. Ces rames étaient des rames de cageux et M. Lemay qui les avaient achetées les avaient fait déposer là pour les revendre. Suivant le Bord de l’eau Charli vint sortir chez Hildège Lagacé puis se rendit à l’hôtel avec son fardeau. « Bonjour Lemay » dit notre gaillard en tendant la main, « veux-tu acheter de belles rames ? » « Combien demandes-tu pour ces rames ? je n’en ai pas besoin mais si çà te rend service. » Et la discussion s’engagea. À la fin M. Lemay prend un gros écu bien brillant : « prend-tu çà ? » en le faisant briller devant son type. « All right : Elles sont à toé, prends les pour ce vil prix « Arroir »… Et tous riaient de l’audace de Charli et M. Lemay tout le premier rigola quand il apprit ce joli tour. Les contemporains racontent aussi comment Charli s’y prenait pour manger… à des prix défiants toute concurrence. « Le cook » fait demander un pain : il vous le remettra » … Charli n’était pas plus méchant pour tout çà.

Et puisque nous avons parlé des Clermont n’oublions pas Antoine, Martin et Marguerite. Les deux premiers é-