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JUGEMENT

çon a quelque fondement, je vais parcourir les temps dont il nous a transmis l’histoire, en examinant successivement les diverses circonstances où il s’est trouvé, lorsqu’il en a écrit les différentes parties.

Froissart ne peut être suspect de partialité pendant les premières années du règne d’Édouard III. Ce prince n’oublia jamais que le roi Charles le Bel son oncle, lui avait donné une retraite dans ses états, lorsqu’avec Isabelle de France sa mère, il se sauva de la persécution des Spencers qui obsédaient l’esprit de son père, Édouard II. La cour de France n’eut rien à démêler avec celle d’Angleterre, tant que dura le règne de Charles. Je passe pour un moment les quarante années qui s’écoulèrent depuis 1329, lorsque la succession à la couronne de France étant ouverte par la mort de Charles le Bel, les liens qui avaient uni les rois de France et les rois d’Angleterre, devinrent eux-mêmes la source des divisions et des guerres les plus sanglantes ; et je viens aux temps qui suivirent la mort de la reine d’Angleterre, Philippe de Haynaut, arrivée en 1369, temps où Froissart n’habitant plus l’Angleterre, s’attacha à Venceslas, duc de Brabant. Ce prince, frère de l’empereur Charles IV, était, à la vérité, oncle d’Anne de Bohème, qui fut dans la suite reine d’Angleterre par son mariage avec