il comptait encore la mi-nuit. Quelquefois il ajoute à ces mots de prime, tierce, none, vêpres, l’épithète de basse, pour marquer le temps auquel ces heures étaient près de finir ; et quelquefois celle de haute, qui paraît en quelques endroits avoir la même signification, dans d’autres en avoir une toute contraire. Il use encore de ces façons de parler, à l’aube crevant, pour dire que l’aube du jour ne faisait que commencer de poindre ; au soleil esconsant, pour exprimer le coucher du soleil ; à la relevée, pour le temps qui suit l’heure de midi ; et à la remontée, qui me semble synonyme de la véprée, pour le soir, le temps auquel le jour approche de son déclin.
Les trente premières années de l’histoire de Froissart ne sont proprement qu’un préliminaire, qui sert à mettre les lecteurs au fait des guerres qu’il doit raconter dans la suite. Il expose l’état de la France et de l’Angleterre, et fait voir le sujet de la querelle entre ces deux couronnes, qui fut la source des guerres sanglantes qu’elles se firent réciproquement. Froissart peut, en quelque façon, n’être point regardé comme auteur com-