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DE JEAN FROISSART.

ans entre la composition de ce livre et celle du suivant ; car l’auteur ne commença celui-ci, qui est le troisième, qu’en 1360[1]. Alors il écrivait par l’ordre et aux gages du comte de Blois ; il le dit expressément au commencement et au chapitre 89, page 151, tome XI. Rien n’empêche qu’on ne puisse croire que le livre précédent avait été composé par les ordres du même comte, puisque j’ai dit dans mon premier mémoire, que Froissart me paraissait avoir été attaché à son service dès l’an 1385. Le troisième livre, qui remonte jusqu’aux événements qui s’étaient passés depuis l’an 1382, et qui leur donne plus d’étendue, ayant été, comme je viens de le dire, commencé en 1390, était déjà achevé en 1393. L’auteur le fait assez entendre dans l’endroit où il parle des conventions que le duc de Bretagne avait faites avec le roi de France : il dit que dans le temps qu’il finissait ce livre, le duc les avait observées

  1. Froissart dit formellement au chapitre 27, page 234 du dixième volume, qu’il écrivait cette Chronique l’an 1390, et il le confirme encore dans la suite, puisqu’ayant achevé le récit du voyage qu’il fit à Midelbourg en Zélande vers l’an 1390, pour s’informer de l’histoire des guerres de Portugal, il dit qu’il s’en retourna depuis en son pays ; à quoi il ajoute au chapitre 28, p. 49 de ce même volume : Si ouvray et besongnay sur les parolles et relations faites du gentil chevalier messire Jehan Ferrand Perceck (Pacheco) et croniquay tout ce qu’ès royaumes de Portugal et de Castille est advenu jusques à l’an de grace mil trois cent quatre vingt et dix.