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POÉSIES

Et au doulc penser retraire
De ma dame debonnaire,
Comment en son doulc viaire
Je sui tous embus,
Car la doulce simple et vaire
A un doulc regart pour traire
Un coer retraire et attraire,
Car nature y volt pourtraire
Moult de ses vertus,
Tant sont ses yeus secretaire
De gentil et noble afaire
Et si paiant sans fourfaire,
Que nuls coers ne poet meffaire
Qui en est ferus.

Et pour ce mon esperis
Onques ne dort
Ains veille et traveille fort,
Pensant toutdis,
Et appelle un paradys
Le plaisant port
De ma dame et le ressort
De son cler vis.
Nuit et jour y sui ravis.
Et pas n’ai tort,
Aussi j’ai espoir d’acort.
Qui m’a prommis
Que je serai resjoïs ;
Dont tel recort
Rendent à mon desconfort
Trop grant avis.