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POÉSIES

De dolour environnées,
Et que de tels corrovées
De deus ou de trois denrées
On a plus qu’assés.
Fortune, ensi tu m’effrées,
Quar je crienc tant tes posnées
Et les dures destinées,
Je ne sçai à quoi tu bées.
Or le voes or le devées ;
De riens ne t’est sés.
J’ai jà servi matinées,
Soirs, nuitiés et journées,
Termes et mois et anées.
De quoi sont recompensées
Mes painnes et mes pensées ?
Di le, se tu scés.

Et pour ce que grant et petit
Te tiennent en si grant despit,
Je croi aussi, se Diex m’ayt !
Que tu es si despitte.
Tu as maint coer mort et murdrit.
En toi croire n’a nul proufit,
Tes oevres et tout ti delit
Ne valent une mitte.
Dangier, Refus et Escondit
Me sont contraire et ennemit.
Je n’ai ne triewes ne respit,
Heure tant soit petite.
Mon coer souspire font et frit ;