Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/420

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
404
POÉSIES

» Et desgarnies de tous visces
» Qui vous puist decevoir ne prendre ;
» Et si fériés moult à reprendre
» S’ensi partiés ne le conseil ;
» Qui m’ave pris de vo conseil. »
Jonece ensi m’amonnestoit
Et grandement songneus estoit
De moi remoustrer et retraire
Que je me vosisse avant traire
Pour parler à ma droite amour.
Je li acorde sans demour ;
Et quoi qu’il ensi me desist,
Prendés quil le deffendesist,
Si n’avoi je pas aultre entente,
Selonc ce que desirs me tempte,
Que de là partir sans parler ;
Més ains que g’i vosisse aler
Ne que je m’osaisse eslargir
Pour moi encor mieulz assagir,
À Jonece di : « Chiers amis,
» Venus qui avec vous m’a mis
» Me dist que vous m’aprenderiés
» Et le compte me renderiés
» Des merveilles de ce buisson.
» J’en y ai jà véu foison.
» À présent dittes moi d’icelles.
» Cognissiés vous point ces pucelles
» Que je voi dalès ma dame estre ?
» Trois compagnons, qui sont sus destre,
» Ravise assés et recognois,