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POÉSIES

» Les Diex, pour son loyal servisce !
» Et à sa requeste obéirent
» Et de conseil le pourvéirent.
» Architelès, quant il prioit
» À Morphéus, pas ne rioit ;
» Ançois moult lamenteusement
» En larmes cremeteusement
» Disoit : « Chiers sires, Morphéus,
» Je seroïe bien pourvéus
» De confort et mis à repos,
» S’à ce s’enclinoit vos pourpos
» Que Yris vostre messagière,
» Qui en dormant est usagière
» Des desconfortés ravoyer
» Me voliés ores envoyer,
» Afin que ma très douce amie
» Qui pour tous jours est endormie
» Peuisse en mon dormant véoir
» Avec lui parler et séoir. »
» Tant pria cilz de coer devot,
» Que Morphéus aidier le volt
» Et qu’en joie sa dolour mist ;
» Car en dormant il li tramist
» Sa dame qu’il desiroit si,
» Laquele li disoit ensi :
» Architelès, je sui ta mie.
» Qui mis en oubli ne t’a mie.
» Haro ! pourquoi t’i metteroie ?
» De folour m’entremetteroie
» Se j’oublioie mon ami,