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POÉSIES

» Que ta dame, au corps agensi,
» Ressambleroit sans nul fourvoi
» Celle qu’en ton présent je voi. »
À painnes me vint mon argu ;
Mès mon esperit très agu
Et qui a grant seing et grant doubte
Que l’aventure ne redoubte
M’acertefie et dist tout oultre,
Et par pluisours signes me moustre
Que c’est ma dame sans mentir.
Je ne l’en ose desmentir
Mès longement y pense et vise ;
Et endementrues je m’avise
De l’image que je portois
Où jadis je me deportois,
Qui fu après ma dame estret
Bel figuré et bien pourtret.
Cest m’en dira tantost le voir.
Bon fait o luy son juge avoir.
Grant séjour ne fais sus ceste oevre
Une petite aloière oevre,
Qui estoit tresoriere et garde
De mon image que je garde
Dont je parloie maintenant.
Et si tos que le voi tenant.
Je le desploie tout dou lonc,
Et puis si me met tout selonc
Ma dame qui tant est parfette,
En quel nom la figure est fette.
Et tout couvertement le tienc ;