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POÉSIES

» Car mon coer est voir si espars
» De tous lès et de toutes pars
» À véoir ces vers rainsselés,
» Et d’oïr ces douls oizelés
» Ces graviers et ces fontenis,
» Que je ne puis, par saint Denis !
» Mettre à oevre riens qu’on me die.
» Jà n’ai-je point de maladie.
» Je me senc, Dieu merci ! tous fors ;
» Et se m’est le temps grans confors
» Qui est si beaus que c’est souhés.
» Dont, chiers compains, c’est mieuls mes hés
» À moi deduire et resjoïr,
» Que ce ne soit à vous oïr
» Parler de grant astronomie ;
» Car, au voir dire, je n’ai mie
» L’art ne l’arest sus tel ouvrage.
» Abuvré l’ai d’autre buvrage,
» Et nature ailleurs le m’adrece.
» Si seroie plains de rudece
» Se de bonne ordenance issoie
» Et son bien ne recognissoie.
» Espoir un temps encor vendra
» Que plus penser m’i convendra.
» S’en sentirai lors mieulz les gloses ;
» Car leurs saisons ont toutes choses.
» Si vodroi-je bien tant savoir
» Que pour la cognoissance avoir
» D’astronomie, et plus avant ;
» Mès ensi que j’ai dit devant,