Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/390

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
374
POÉSIES

Cler et fin et resplendissant ;
Riens ne l’aloit amatissant.
Mès à chief de fois il s’ondoie
Sus le blanc ; c’est raisons c’on doie
Parler d’ouvrage de tel pris
Je n’avoie noient apris
À véoir chose si notable.
Si me sambloit-il peu estable,
Car il se transmuoit souvent ;
Mès c’estoit par le fait dou vent
Qui le demainne et le debrise.
Com plus le voi et mieulz le prise.
Mès saoulés je n’en puis estre.
Lors regarde, et perçoi sus destre,
Ce me fu vis, vers nous venant
Un jovencel moult avenant,
Friche et gai, et de bonne taille.
Nostre voie moult bien se taille,
Ce me samble, à l’aler vers li ;
De quoi moult il m’en abelli ;
Tant pour ent cognoissance avoir
Que pour plus justement sçavoir
Le nom dou lieu où sui remés
Et où je me senc enfremés
Qui le gouverne et qui le tient
Et qui le bel buisson maintient.
À nous s’en vint le jovenceaus,
Qui moult fu friches et isneaus,
Gent de corps et de lie maintien ;
Sa contenance bien retien.