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POÉSIES

» Aux quatre vens dist et commande
» Zepherus, North, Son-son-hest, Hest,
» Que s’il le troevent où il est,
» Comment qu’il soit on li ramainne.
» Pour noient elle se fourmainne.
» Je li lo qu’elle s’en apaise,
» Car Thelephus est à son aise
» Avec les nimphes et les fées
» Des montagnes et des vallées,
» Et plus honnourés qu’il ne soeille.
» Ossi vers vestis q’une foeille
» Qui est dessus l’arbre, en mi may.
» Il n’a ne doubte ne esmay
» Qu’il n’ait grandement sa chevance,
» Car la Déesse li avance,
» Dyane, qui bien li prommist,
» Quant en ses bois garde le mist.
» Méismes les oiseaus l’onneurent
» Et au son de sa vois akeurent.
» Il les escliffe ; il les appelle ;
» Il lor est courtine et chapelle
» À la pluie, au vent, à l’orage.
» Il l’aimment tout de bon corage
» Comme leur Dieu et leur ministre ;
» Car doucement leur aministre
» Leur pourvéance et leur pasture
» Ensi que requiert leur nature ;
» Il les anigre ; il les apaire ;
» Il lor ensengne leur repaire.
» Jà si loing ne sauront voler,