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DE JEAN FROISSART.

» Seulement pour l’amour de li
» Te deverois esvigurer
» Et dedens ton coer figurer
» La manière de son douc chant
» Car onques, puis soleil couchant,
» Il n’ot ne arrest ne sejour.
» Il est droit sus le point dou jour.
» La nuis se part, li aube crieve,
» Est-il nulle riens qui te grieve ?
» Lieve-toi ; alons nous esbatre,
» Marcir la rousée et abatre
» Dont l’oudour est trop plus propisce
» Et mieuls vault que de nulle espisce,
» Et si verons les arbrisseaus,
» Les fontenis et les ruisseaus,
» Et si orons les oizelés
» Chanter dessus ces rainsselés,
» Qui en euls solaçant s’esbatent
» Si qu’il samble quil se combatent.
» Se Thelephus o moi avoie
» Je l’auroie tost mis à voie
» Qu’il m’exposeroit liement
» De leurs chans le graliement,
» Car il entendoit sus quel fourme
» Cascuns sa chançonnette fourme. »
Quant je l’oy, je pris à rire,
Et di : « Merveilles vous oc dire.
» Fu jadis uns si sages homs
» Que des oizeaus que nous oons
» Entendoit les chans et les vers