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POÉSIES

Des sains cieulz le noble hiretage
Où sans fin joie adies commence
Qu’à Abraham et sa semence
Prommist. Je me tiens de ses hoirs ;
C’est mon argu et mes espoirs
Que les bons auront ceste gloire.
Je voeil atant ce pourpos clore,
Et à celi me retrairai
Par lequel à moi attrairai
Moult de coers loyaus et entiers
Qui oent parler volentiers
Des fais d’amours et des pointures,
Dont si douces sont les ointures
Qu’il n’est nuls si delicieus
Ongemens, ne si precieus,
Ne confors si grans ne si gens
Com cils ci est à jones gens.
On dist en pluisours nations
Que les imaginations
Qu’on a aux choses sourvenans,
Dont on est plenté souvenans
Tant sur terre com en abysmes,
Sont si propres d’elles méismes
Et si vertueuses aussi
Que souvent apperent ensi
Qu’on les imagine et devise.
Et encores, quant je m’avise,
En considérant les pensées
Qui ci vous seront recensées,
Comment me vindrent, et de quoi,