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VIE

de ses rondeaux et de ses virelais par Froissart, qui joignant quelques-unes de ses pièces à celles du prince, en forma une espèce de roman, sous le titre de Meliador[1], ou du Chevalier au soleil d’or ; mais le duc ne vécut pas assez long-temps pour voir la fin de l’ouvrage, étant mort en 1384. Presqu’aussitôt Froissart trouva un nouveau protecteur : il fut fait Clerc de la chapelle de Guy, comte de Blois, et il ne tarda pas à signaler sa reconnaissance pour son nouveau protecteur,

  1. Le roman de Méliador est nommé de plusieurs façons différentes dans les manuscrits de la Chronique de Froissart, et dans ses poésies. L’historien parlant de son voyage chez le comte de Foix, qu’il fit depuis, en 1388, dit : j’avoye avec moy apporté un livre, lequel j’avoye fait à la requeste et contemplation de Vincelaus de Boheme, duc de Luxembourg et de Brabant ; et sont contenus audit livre qui s’appelle le Meliader (Meliades, ou Malliades dans quelques manuscrits), toutes chansons, balades, rondeaux et virelets que le gentil duc fit en son temps ; desquelles choses, parmi l’imagination que j’avoye à dicter, en ordonnay le livre que le comte de Foix veit moult voulontiers.

    Il fait encore mention de cet ouvrage dans ses Poésies manuscrites. On lit à la page 425 de son Dict dou Florin,

    Un livre de Meliador,
    Le chevalier au soleil d’or.

    Et quelques vers après,

    Dedens ce romant sont enloses
    Toutes les chançons que jadis,
    Dont l’ame soit en paradys,
    Que feit le bon duc de Braibant,
    Wincelaus, dont on parla tant ;
    Car uns princes fu amourous,
    Gracious et chevalerous,
    Et le livre me fist jà faire,