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DE JEAN FROISSART.

» Tu y auras grant recouvrier ;
» Car faitte fu de main d’ouvrier
» Qui riens n’i oublia à faire ;
» Et encores, pour mieuls parfaire,
» Et plus près ta plaisance attaindre,
» Coulourer le fesis et taindre
» Proprement, au samblant d’ycelle
» Qui lors estoit jone pucelle ;
» Et cils si bien y assena
» Qu’en l’image à dire riens n’a
» De propriété ne d’assise,
» Tant est à son devoir assise.
» Et si tos que tu le veras
» De respondre te pourveras,
» Et diras, sans nulle abstenance,
» Par une seule contenance,
» Que tu fesis l’image faire
» Qui bien afiert à son afaire ;
» Car elle est droite, et à un chief :
» Veci celle qui de rechief
» Me remet la vie ens ou corps.
» Pour l’amour de li, je m’acors
» À estre jolis et chantans
» Et penser à mon jone tamps
» Comment que la saison m’eslonge.
» Or ne quier voie ne eslonge
» Qui te destourne de ce point,
» Car elle te vient bien à point.
» Tu ne poes plus grant chose avoir. »
— « Haro ! di-je, vous dittes voir.