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POÉSIES

Mès d’un trop petit solaire
M’a mon guerredon merci.
Nom-pour-quant s’ai je obéy
À ce qu’il a volu faire.
Or n’i a que dou parfaire.
Dou tout à lui je m’otri,
Et à ma dame suppli
Qu’elle me soit debonnaire
En ce qui m’est nécessaire,
Et prende en gré ce lay ci

Que j’ai de bon sentement
Presentement
Ordonne certainnement
À mon pooir
Selonc ce que mon coer sent
Non aultrement.
Et s’aucun amendement
Y poet avoir,
À vostre commandement,
Dame, usés ent ;
Car mon coer dou tout se rent
En vo voloir ;
Mès je sçai trop mieuls comment
Il m’est souvent
Que nuls ne fait ; ce m’aprent,
Adire voir

Car quant je pense ne sçai,
Se Diex me gart !
Conment osai