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DE JEAN FROISSART.

et enfin à Rome[1]. Au lieu de l’équipage simple avec lequel nous l’avons vu voyager en Écosse, il marchait en homme d’importance, avec un roussin et une haquenée.

Ce fut à peu près dans ce temps que Froissart fit une perte dont rien ne put le dédommager : Philippe de Haynaut, reine d’Angleterre, qui l’avait comblé de biens, mourut en 1369. Il composa un lai sur ce triste événement, dont il ne fut cependant pas témoin, puisqu’il dit ailleurs, qu’en 1395, il y avait 27 ans qu’il n’avait vu l’Angleterre. Si on en croit plusieurs auteurs[2], il écrivit la vie de la reine Philippe ; mais cette opinion n’est fondée sur aucune preuve.[3]

Indépendamment de l’emploi de Clerc de la chambre de la reine d’Angleterre que Froissart avait eu, il avait été de l’hostel d’Édouard III,

    À son commant lance sus faultre,
    Quarante ducas l’un sur l’autre.

    Buisson de Jeunesse, pag. 314 de ses Poésies manuscrites.

    Ce roi de Chypre était Pierre premier, qui mourut le 18 janvier 1368. Voy. Hist. généal. tom. 2, pag. 598 et 599.

  1. Froissart rapporte dans son Temple d’honneur, qu’étant à Rome il y avait vu un empereur. Ce pourrait être l’empereur Charles IV, qui passa en Italie en 1368, s’il ne disait dans une de ses pastourelles, qu’il n’a jamais vu cet empereur ; ainsi ce doit être l’empereur Paléologue, qui alla à Rome en 1369.
  2. Vossius, de Historicis latinis, lib. 3, cap. 4.

    Bullart, Académie des Sciences, tom. 4, pag. 124.

  3. Il n’en est fait aucune mention dans le livre de Pitseus des historiens d’Angleterre, ni dans le catalogue des illustres écrivains de la grande Bretagne, par Baleus.