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DE JEAN FROISSART.

Et tout prendre en plaisance lie :
Car tant en plaist la maladie
Nourie d’amourous desir
Que nul aultre estat ne desir,
Ne ne ferai, ne ne fis onques.
J’avoie grand solas adoncques.
Ne sçai se jamès revendra
Le temps aussi qu’il m’avendra.
Nom-pour-quant au coer et au corps
M’en font moult de biens les recors.
Jà assés parlé n’en auroie.
En l’ostel où je repairoie
Un lieu y avoit pourvéu
Où un tapis longement fu ;
Coussins et orilliers aussi
Y avoit-on mis ; et ensi
Que là venoit pour soi esbatre
Ma dame, s’i aloit esbatre
Et séoit dessus le tapis ;
Là estoit, ses mains sus son pis
Et son chief sus les orilliers.
N’i ot roses ni violiers
Mes j’appelloie ce, par m’ame !
Le Vregier de la Droite Dame.
Je hantoie là tempre et tart
Dont frois, dont chaux, navrés d’un dard
D’amours ; et lors de flours petites,
Violetes et margherites
Semoie dessus le tapis
Qui dedens la chambre estoit mis ;