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DE JEAN FROISSART.

Par tout, mès ne le vi noïent.
Puis m’en revins au miréoir
Et encores l’alai véoir ;
Lors di : « Veci chose faée !
» Certes, dame, forment m’agrée
» Quant piner vous voi vos cheviaus ;
» Se vous jués aux reponniaus
» Faites au moins que je vous troeve,
» En nom d’Amour je le vous roeve. »
Adont les fenestres ouvri
Et tous les tapis descouvri
Pour savoir s’elle s’i mettoit,
Mès vraiement pas là n’estoit.
Nom-pour-quant ens ou miréoir
Le pooie pour voir véoir.
Là disoie en moi : « Cest fantomme
» Non est ; car jà avint à Romme
» De deux amans luerre pareille ;
» Tele si n’est pas grant merveille
» De ceste ci, quant bien m’avise,
» Ensi qu’Ovides le devise.
» Il y ot jadis dedens Romme
» Le fil d’un sage et d’un noble homme ;
» Cils estoit Papirus nommés.
» En pluisours lieus est renommés,
» Car le sens de li moult vali.
» À dame amer pas ne falli ;
» Aussi fu bien amés de celle.
» Ydorée ot nom la pucelle.
» De Papirus et d’Ydorée