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POÉSIES

Et se fortune plus m’assault
Qui de mon coer fait son bersault,
Pour que le chose il tressault
En mainte fourme,
Si me vodrai-je tenir baut
Car courous en coer riens ne vault.
Mès par nécessité il faut
Aidier coer mourme.
Las ! mès se ma dame on enfourme
Que je l’aie, par langage ourme,
Souhedié ne lorier ne ourme,
Un moult bel sault
Ferai, et aurai grant sens d’omme
Se je me puis, ce est la somme,
Escuser ; car pour mains on nomme
Homme ribaut.

Quant je m’avise, j’ai dit mal,
Car je voeil mettre en general
Ce qui est en especial
Chose commune.
Ce scevent juge official
Comment fortune boute aval
Ceuls à pié et ceuls à cheval
Et les desjune
À la fois en droit temps c’on june
De jalousie et de rancune.
Encores fait trop pis fortune
En principal.
Dont s’il est aucuns ou aucune