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POÉSIES

» Je ne suis mies si lassés ;
» Car ains que li ans soit passés,
» Pour vo mestire
» Contre moi, ne vous garirés ;
» Car ma fleche si sentirés
» Que mieuls trai que vous, ce dirés,
» Doit il souffire ! »

Bien li tint ce qu’il li promist,
Si com Ovides le descript ;
Car en brief termine il s’assist
Dessus le mont
Que de Supernascus on dist.
Son arc et ses deus fleches prist ;
L’amourouse ou coer Phebus mist
Si très parfont
Que là où li vrai amant l’ont,
Ce fut pour Dane, qui adont
Estoit la plus belle dou mont.
Ensi l’esprit.
L’aultre fleche dou cop secont,
Traist à Dane. Trop loing se vont
Ces deus cops, car contraire sont
Et plain d’estrit.

Li une fleche est amoureuse
Et li aultre si haynouse
Que plus ne poet. De la plommouse
Fu lors attainte
Dane la simple et graciouse.