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POÉSIES

Dane si fu une pucelle ;
De Diane estoit damoiselle,
Que Phebus enama ; mès celle
Point ne l’amoit,
De quoi Phebus, pour l’amour d’elle,
Reçut mainte dure estincelle
Vive et ardans, sous la mamelle,
Et à bon droit,
Car pour s’amours si prit estoit
Qu’il le prioit et requeroit ;
Mès celle tout dis le fuioit.
Ensi la belle
Que mon coer crient, sert, aime et croit
Me tient en ce méisme endroit ;
Com plus li prie et mains reçoit
De ma querelle.

Au mains se j’en avoie otant
Que Phebus ot en son vivant,
J’en viveroïe plus joiant
Que je ne façe,
Comment qu’il n’en ot pas trop grant
Deduit au coer ; mès nom-pour-quant
Les Diex qui le virent amant
Li firent grasce,
Et encores il s’en solace ;
Et se l’acole et se l’embrace,
Mès véoir ne le poet en face,
Ne son semblant