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POÉSIES

Mès tout bellement en sievant,
Entrues que le doi li tenoie,
Tout quoïement li estraindoie ;
Et ce si grant bien me faisoit,
Et telement il me plaisoit
Que je ne le sauroie exponde.
S’elle chantoit, de li responde
Moult tost estoie appareilliés.
Hé mi ! com lors estoie liés !
Puis nous asséins sus un sige.
Et là tout bellement li di-je,
Ensi que par parolle emblant :
« Certes, belle, vo doulc semblant,
» Vo gent maintien, vo corps legai
» Me font avoir le bien que j’ai.
» Je ne le vous puis plus celer.
» Se temps avoïe dou parler,
» Et que ci fuissiemes nous doi,
» Je le vous diroie par foi. »
Et elle un petit me regarde,
Ensi qu’on ne s’en presist garde,
Et me dist seulement : « Feriés ?
» Es-se à bon sens que me voudriés
» Amer ? » Et à ces cops se lieve
Et dist : « Dansons ; pas ne me grieve
» Li esbatemens de la danse. »
Lors entrames en l’ordenansce
De danser une longe espasse.
Il n’est esbanois qui ne passe.
De cesti là nous partesins