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DE JEAN FROISSART.

Là estoie soirs et matins,
Et moult souvent trestout le jour ;
Tant mi plaisoient li sejour
Que je ne vosisse aillours estre.
Et quant revenus fui en l’estre,
Par dessous le rosier m’assis
Où de roses ot plus de sis ;
Et droit là fis un virelay.
Tout otel que droit ci mils l’ay.

Virelay.

Coer qui reçoit en bon gré
Ce que le temps li envoie
En bien, en plaisance, en joie,
Son éage use en santé ;
Partout dire l’oseroie.
Comment qu’en la douce vie
D’amours les pluisours bien sont
Navré d’une maladie
Et ne scevent pas qu’il ont,
Mès leur coers de ce secré
Cognoist bien la droite voie.
He mi ! vrais Diex ! se j’avoie
Un seul petit de clarté
Trop plus liement diroie :
Coers qui reçoit en bon gré etc.
Plus plaisant ne plus jolie
N’a je croi en tout le mond
Que ma dame, qui me lie
Le coer ; mès en larmes font ;