Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/207

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
191
DE JEAN FROISSART.

Aussi à la sotte buirette,
À la corne de buef au sel,
Et au jetter encontre un pel
Ou deniers de plonc ou pierettes.
Et se faisions fosselettes,
Là ou nous bourlions aux nois ;
Qui en falloit, c’estoit anois.
De la tourpie aux amantins
M’esbatoie soirs et matins ;
Et j’ai souvent, par un busiel,
Fait voler d’aigue un buillonciel,
Ou deux ou trois, ou cinc ou quatre.
Au véoir me pooie esbatre ;
À tels jus, et à plus assés,
Ai-je esté moult souvent lassés.
Quant un peu fui plus assagis
Estre me convint plus sougis
Car on me fist latin aprendre ;
Et se je varioie au rendre
Mes liçons, j’estoie batus.
Siques, quant je fui embatus
En cognissance et en cremeur,
Si se changierent moult mi meur.
Nom-pour-quant ensus de mon mestre
Je ne pooie à repos estre,
Car aux enfans me combatoie ;
J’ère batus et je batoie.
Lors estoie si desrées
Que souvent mes draps deschirés
Je m’en retournoie en maison ;